Les expatriés nouvellement arrivés au Cambodge projettent fréquemment d’apprendre le khmer. Quels sont leurs objectifs et comment y parvenir ? Lepetitjournal.com a suivi une initiation à la langue khmère avec les nouveaux arrivants de France Volontaires
Cours d'initiation au khmer dans les locaux de France Volontaires mardi dernier. Crédit photo : Laure Delacloche
En cette période de rentrée, les nouveaux arrivants sont nombreux : l’association France Volontaires s’est saisie de l’occasion pour organiser une séance d’initiation à la langue khmère. L’objectif de l’équipe est "de donner vraiment envie" aux nouveaux expatriés d’apprendre cette langue si éloignée de la nôtre, selon les mots de Pierre-Yves Devroute, chargé de communication de France Volontaires. Ils sont une petite vingtaine à avoir répondu à l’appel ce soir là. Après s’être acquittés d’une contribution modique (1 dollar pour une heure et demi de cours), la leçon peut commencer. Le professeur cambodgien Sokpheav épelle patiemment son prénom et nous entrons dans le vif du sujet : point d’alphabet khmer pour nous ce soir, nous nous contenterons de traduire les sons entendus dans l’alphabet qui nous est familier. Nous poursuivons ensuite l’apprentissage par des formules de politesse et des rudiments grammaticaux. Les rangs se dissipent peu à peu, reflétant bien l’ambiance potache d’une classe française.
Certains nouveaux arrivants ont de grandes révélations, comme cette volontaire qui s’aperçoit au terme de quelques semaines de présence qu’elle répond oui comme devrait le faire un homme ! La séance se conclut par la traduction du crucial "Combien ça coûte ? C’est trop cher !", chacun prenant alors ses notes consciencieusement. Sokpheav termine cette séance en proposant des cours particuliers aux élèves intéressés : la quasi-totalité des nouveaux volontaires pense continuer à apprendre le khmer.
Entre nécessité et curiosité
Pour certains, cette motivation résulte plus d’une obligation professionnelle, notamment pour les volontaires qui vont travailler en dehors de Phnom Penh. D’autres aspirent simplement à davantage
d’aisance dans la vie quotidienne et y trouvent un moyen de cultiver leur intérêt pour la culture locale. Ainsi, Jules, jeune stagiaire d’une entreprise locale, a comme priorité de "savoir
[se] débrouiller au marché". Perrine, Volontaire de Solidarité Internationale, a également pour objectif de naviguer au quotidien "quitte à finir en anglais, mais cela facilite tout de
même le contact", un avantage pour cette jeune femme qui va être au contact d’élèves cambodgiens. Tous deux envisagent de poursuivre les cours sur un rythme similaire : quelques heures
par semaine les premiers mois au moins.
Une demande à laquelle seule l’initiative privée apporte une réponse
L’objectif de France Volontaires, qui était de fournir quelques notions aux nouveaux arrivants et de cultiver leur intérêt pour la langue paraît donc atteint. Cependant, le niveau de khmer des
Français expatriés reste globalement faible : rares sont ceux qui sont capables de soutenir une conversation, en particulier a Phnom Penh où l’usage de l’anglais rend la maîtrise du khmer
moins nécessaire. Pourtant, celle-ci présente quelques avantages non négligeables : "elle permet de s’intégrer davantage, de mieux comprendre la culture locale mais aussi d’être plus
efficace dans ses missions...", rappelle Pierre-Yves Devroutes.
La bibliothèque de l'Institut Français recèle quelques livres permettant d'apprendre le khmer (Crédit photo : Laure Delacloche)
L’envie d’apprendre des nouveaux arrivants est bien réelle, mais résistera t-elle aux différents obstacles que représentent le temps disponible, et surtout l’absence de cours dispensés par les institutions françaises implantées dans le Royaume ? En effet, l’Institut Français a cessé de dispenser des cours de khmer. A l’heure actuelle, la seule solution est donc de prendre des cours particuliers (il faut compter entre 8 et 15 dollars de l’heure, avec possibilité de partager des cours avec d’autres élèves). Pour trouver un professeur francophone, là encore, les institutions françaises ne proposent pas de fichier répertoriant les tuteurs : il faut consulter les petites annonces et faire fonctionner le bouche à oreille.
Source :
Laure Delacloche (www.lepetitjournal.com/cambodge.html) lundi 26 septembre 2011