Spectacle étonnant hier sur la scène du Sporting d'été avec des danseurs sortis tout droit de l'éternité.Eric Dulière
Dans la salle du Sporting d’été, il a déployé, hier, toute la magie de ses gestes sacrés
Sur la scène du Sporting d'été, dont les murs ont l'habitude d'être assaillis par les vibrations effrénées de la musique rock, on avait dressé hier, en présence du prince Albert II, de la princesse Charlène et de la princesse Norodom Buppha Devi, un petit autel dédié à Vishnou. On s'inclina, on fit brûler de l'encens.
Puis, sortis du fond des âges, arrivèrent les danseurs du Ballet royal du Cambodge dans leurs habits princiers. Un spectacle étonnant se déroula, venu d'un autre monde et d'un autre âge, qui nous prit par la force de sa magie. Beauté sans nom de ces mouvements calmes, de ces gestes harmonieux, de ces parures royales, de ces ports de mains et de bras évocateurs de divinités asiatiques !
Aux antipodes de l'Occident
On assista à des combats de déesses et de géants dont l'enchaînement des épisodes nous était signalé sur un écran. Mais dans ces combats, il n'y avait aucune violence. On était aux antipodes de la vie frénétique de notre monde occidental. On était loin, aussi, des démonstrations folkloriques qu'on peut voir ici ou là en provenance des pays asiatiques. On était en présence d'un ballet d'une qualité royale. Les danseurs nous racontèrent en dansant les légendes fondatrices de leur pays, et ce désir de « baratter la mer de lait d'où jaillira l'élixir d'immortalité ». L'immortalité ? Il y a longtemps qu'ils l'ont trouvée. Bien sûr, il y eut, dans les années 1970, cet épisode inouï de leur histoire où les Khmers rouges voulurent les détruire. Mais ils sont ressuscités. Ils avaient en eux le philtre de la mer de lait. Ils sont installés dans l'éternité. Et l'éternité… c'est pour longtemps !
source :
Nicematin.com