Depuis le Cambodge,
Nous sommes partis avec Sheiha, notre guide et active correspondante à Phnom Penh.
Traversée du fleuve Tonlé Sap par le Pont Japonais
Derrière le pont japonais...
Nous avons traversé le coeur de la ville et derrière le pont japonais appelé ainsi parce que ce sont les japonais qui l'ont construit, nous avons longé la berge sur une route de terre où les ornières et les nids de poule étaient légions...ici pas d'asphalte, pas de trottoirs, juste la poussière rouge qui asperge le bas des murs ou les chaussures des marcheurs, quand chaussures il y a...
à gauche les maisons sur pilotis,
échassiers posés sur le fleuve, à droite d'autres habitations plus préservées des
crues mais réduites à leur plus simple vocation : offrir un toit et un semblant d'intimité à des familles dans une précarité quasi acceptée...
Nous arrivons d'abord à Kien Khleang où le centre de C.E.D. ( Cambodge Enfance Développement ) orphelinat enchassé dans une ancienne église et dans ses dépendances ; c'est là qu'est installée
notre infirmerie
dont le confort spartiate mais la modernité contraste avec les autres bâtiments; malgré certains travaux, on est loin des critères et des normes européennes de la construction mais il y a de l'espoir et du bonheur dans la respiration qui s'en dégage... l
les dortoirs sont réduits à leur plus simple expression mais les enfants,incroyablement, ont un sens de l'accueil joyeux ; tout est prétexte à un sourire, à une pose pour la photo, à une main qui s'accroche à la vôtre, à un réel échange même s'il est éphémère...
Sous la voûte, des dessins d'enfants, sur le mur une carte du monde,
dans la sacristie un atelier de couture, Dali ou Picasso auraient pu y être inspirés...
notre deuxième visite sera plus dure : orphelinat de Sfoda, un hangar avec sous les toits en tôle ondulée, le dortoir des grands, chauffé à blanc, deux murs fermés,
le reste ouvert sur le monde, mais quel monde et quel avenir quand on démarre dans la vie comme ça ; il ne s'agit pas de tomber dans le misérabilisme, c'est juste un constat.
La cuisine est tout un poème
et plus de 60 repas sont donnés à tour de rôle à même le sol dans une pièce sur pilotis au-dessus des flots boueux du Mékong.
Mais même à un tel niveau de précarité, les bénévoles sont là pour aider à construire des projets de vie, donner un enseignement, s'impliquer aussi « affectivement » même si danger il y
a, pour que l'espoir existe...
Anne Marie et Thierry