Une nouvelle rubrique sur notre blog :
Culture et traditions khmères !
Après notre premier article "qui sont les Apsaras? "
Notre second article est consacré au :
costume khmer à travers le temps
Il y a des siècles, les Cambodgiens ont su confectionner leurs vêtements avant même qu’ils entraient en contact avec la civilisation indienne dès le début de l’ère chrétienne.
Au témoignage de la mode de costume que portent les statues khmères du 6ème siècle à la période post-angkorienne, on peut en suivre l’évolution parfaite depuis le simple Sampot (caleçon masculin) que portent les Khmers aussi bien au temps pré-angkorien qu’à la période moderne jusque le Sampot de soie à coloris chatoyant avec le Dolman pour hommes et le Hôl (pagne ou Sarong) avec la veste à courte manche à col à peine découvert orné souvent de broderie pour femmes ou filles et des costumes influencés par la mode européenne moderne, avec plus ou moins de stylisation, que préfèrent les Cambodgiens contemporains.
Au 6ème siècle, à l’exception des vêtements monastiques, les hommes portaient un
Sampot léger et court, enroulé autour de leur taille et fixé par une simple ceinture;
un pan de sampot tombe sur le devant et forme de divers plis divergents à partir du fermail et l’autre extrémité est passée entre les cuisses pour être attachée par derrière à la ceinture et forme une chute en “queue de poisson” plus ou moins stylisée. Jusqu’à nos jours se perpétue cette manière au mode que l’on trouve costumer les gens en se servant du Krama (écharpe) au moment où ils vont travailler dans leurs champs ou vont prendre leur bain; ils laissent leur torse nu, car il faisait très chaud au Cambodge.
Par le seul témoignage du costume féminin du 6ème siècle que porte la Durgâ, Sakti de çiva (son énergie), on peut constater que le sexe féminin de l’époque porte le Sarong léger et mince dont l’extrémité inférieure tombe jusqu’aux chevilles. Aussi laisse-t-elle son torse nu.
Au temps d’Içanavarman, roi fondateur d’Içanapura au 7ème siècle, actuel site de Sambo Prey Kuh, la tenue de l’homme demeure presque le même que celle du Phnom Da (6ème siècle); le Sampot court dont l’extrémité supérieure s’attache à une ceinture à fermail quasi-ovale d’où pend sur le devant une chute en double pan en queue de poisson et dont le bord inférieur se limite au-dessus des genoux. Vu de derrière, le pan du Sampot passe également entre les cuisses et vient passer sous la ceinture en laissant son extrémité déployée en queue de poisson; parfois le pan de devant, en plus de simple chute, se forme une poche non stylisée sur la cuisse gauche annonçant le style du 8ème siècle.
Quant au sarong féminin, il est très notable. Les femmes, au contraire, portent un long Sarong dont le pan de devant est bien replié et tombe jusqu’aux chevilles. Le bord supérieur du pagne est enroulé autour de sa taille au-dessous du nombril et se fixe par une ceinture plate au fermail décoré de motifs en crosses repoussés et ciselés à l’instar de ceux des Indiens.
Au 8ème siècle, l’homme s’habille toujours son sampot lisse et court, parfois stylisé et le pan supérieur du Sampot vient fixer au côté gauche de sa hanche et son bord inférieur se plie pour former une poche après avoir été accroché une partie dans le bord supérieur au-dessous du nombril. En plus, ce costume est orné d’une ceinture d’orfèvrerie dont le travail décèle un art consommé ou bien orné d’une ceinture plate formant un noeud sur le devant; les femmes portent le Sarong long au pan également replié et tombe presque droit vers le bas, tandis que l’extrémité du pan supérieur forme une grande poche en forme de la consonne S. Cette période est une période de décadence, mais quelques centres de production de l’ancien Tchen La ont conservé toute leur vitalité et les artistes produisirent les plus authentiques chefs-d’oeuvre tels la statue de Harihara du Prasat Andèt.
Nous abordons maintenant la mode du 9ème siècle. Le buste restait toujours nu. Les costumes d’hommes comprenaient maintenant le caleçon lisse dont le bord inférieur tombait au-dessus des genoux. Le bord supérieur était rabattu sous la ceinture plate et le pan composait une poche sur la cuisse gauche. Vu de derrière, l’extrémité du pan passait sous la ceinture, soit cachée dans le caleçon soit repliée en forme de queue de poisson déployée. Les femmes portaient leur pagne long avec un pan à multiples plis tombant à pic; le bord supérieur du Sarong était rabattu sur la ceinture. La partie de l’abdomen restait à découvert. On peut également recenser la mode du caleçon plissé avec une double chute en ancre à bord rabattu ou non sur la ceinture plate du style de Bakhèng et Koh Ker (9ème et 10ème siècles). Quant au Sarong, il était confectionné en drapé à grands ou petits plis dont le bord vertical caché par un grand pan du devant.
Les hommes et les femmes du 10ème siècle mettaient soit leur caleçon plissé, soit le sampot lisse, soit leur Sarong lisse ou muni de plis. A noter que le pan du caleçon formait toujours un poche sur la cuisse gauche, et le bord de devant se trouvait rabattu sur ou sous la ceinture plate, et l’extrémité du pan de derrière, déployée en queue de poisson.
Le Sarong de femmes était relevé d’une ceinture d’orfèvrerie ou de ceinture plate avec le bord supérieur du drapé long rabattu.
Le 11ème siècle a vu une mode particulièrement différente de celles précédentes. Les hommes et les femmes portaient alors leur drapé court à ceinture plate et drapé long au pan du devant plus ou moins stylisé est attaché à la ceinture également plate par un noeud en loque simple ou double. Le Sampot devenaient plus court avec le bord inférieur plus ou moins oblique s’arrêtant à mi-cuisse et le bord supérieur, haut sur les reins tout en dégageant largement l’abdomen. La partie postérieure tendait à épouser la forme d’“ailes de papillon”. Le Sarong décrivait la même courbe que le Sampot: extrémité inférieure du pan vertical en queue de poisson, ceinture plate et lisse, et par la suite enrichie de lacets de serrage et de petites pendeloques.
Le Sampot du 12ème siècle ressemblait à la tradition du 10ème siècle: drapés stylisés avec ou sans bord rabattu, avec ou sans poche. Les drapés masculins connaissaient une double chute en ancre sur le devant, la ceinture plate avec des pendeloques ou non. Le Sarong féminin présentait fréquemment un bord rabattu le bord vertical était masqué par un pan libre dont le bout inférieur déployé en queue de poisson était richement décoré.
Le Sampot du 13ème siècle était court et sans poche et maintenu par une ceinture avec un pan simple devant et derrière. Le Sarong s’ornait des fleurettes. Le bord rabattu se trouvait presque disparu. Le pan antérieur se pliait sur lui-même et se terminait en pointe ou en triangles. Il était maintenu par une large ceinture d’orfèvrerie aux pendeloques.
Quant au Sampot de la période post-angkorienne (par exemple au 16ème siècle), le Sampot était caractérisé par un pan antérieur replié, arrondi et rabattu sur la ceinture; il laissait parfois apparaître une culotte de dessous descendant à mi-mollets. Les vêtements féminins se complétaient d’une écharpe, à l’occasion portée en travers du torse.
Quant à la mode contemporaine à la suite de l’arrivée des Européens, fin 16ème siècle jusqu’à la période moderne, le costume khmer a emprunté un autre chemin.
Aujourd’hui, c’est l’occasion des fêtes que les Cambodgiens exhibent leurs costumes traditionnels à fort cachet national.
Source
Agence de presse khmère